Pourquoi j’ai créé le cercle Beaugrand Vins
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Nous sommes début septembre 2014, à quelques minutes d’intervalle, deux voisins sonnent à ma porte pour me poser la même question.
Un catalogue de foire aux vins vient d’être déposé dans leur boîte aux lettres et ils veulent que je leur recommande les vins à acheter, les bonnes affaires, les bons plans.
Je parcours en détails le catalogue et j’ai bien du mal à trouver une bouteille recommandable à un prix raisonnable.
Je finis par cocher deux vins, avec quelques mises en garde, dont un Tour Carnet (un peu honteux, je me dis que pour 20€, ils auront au moins un cru classé qui fera illusion).
Mais je reste perplexe : comment se fait-il que des amateurs avec un peu de moyens en soient rendu à acheter leurs vins ainsi.
Ces deux voisins auraient clairement aimé pouvoir trouver dans ce catalogue les bonnes bouteilles qu’ils avaient dégustées à la maison.
Après m’être excusé de ne pas pouvoir mieux les conseiller, je leur promets de leur proposer quelques bouteilles lors de mes prochains achats personnels.
Les très bons vins sont finalement hors de portée des amateurs mal conseillés et introuvables dans les réseaux de distribution classiques.
L’idée était semée et deux moins plus tard, la première offre de commande groupée Beaugrand Vins était lancée au cours d’une dégustation à la maison, en présence d’un ami vigneron qui présentait sa gamme (Calmel et Joseph) et d’amateurs issus de mes cercles familial et professionnel. Je fus un peu débordé par le nombre de participants, au lieu de la douzaine attendue, ils étaient plus de trente.
Le cercle Beaugrand Vins était lancé.
Dès le départ, j’avais la certitude que les amateurs méritaient mieux que les réseaux classiques de distribution de vins, et j’avais la volonté de combler le fossé qui m’avait toujours gêné dans la distribution du vin, à savoir celui qui existe entre la prescription, les recommandations d’experts, le partage de connaissances d’un coté et l’acte d’achat de l’autre.
En d’autres termes : celui qui sait ne vend pas et celui qui vend ne sait pas.
Celui qui sait ne vend pas, les critiques et les prescripteurs ne sont pas des marchands, comme si c’était mal de vendre, comme si l’expert perdait de son crédit s’il propose ses trouvailles à la vente.
Leur noble activité consistant à découvrir les bons vins et laisser à d’autres le soin d’en faire le commerce, avec tous les biais possibles.
On retrouve d’ailleurs dans pratiquement tous les sites de vente en lignes les mêmes notes copiées des anciennes éditions des guides B+D, RVF et même du wine avocate, alors que le grand Bob (Parker) a vendu sa boîte à un fond de pension singapourien pour une bouchée de pain il y a 5 ans.
Les grands connaisseurs quant à eux gardent leurs bons plans pour eux, les grands vins sont rares et comme les bons coins à champignons, on ne les partage pas.
Celui qui vend ne sait pas, 85% des vins sont vendus en grande distribution, inutile de préciser qu’il est difficile de trouver des passionnés de vins parmi les acheteurs de la GD.
Leur cœur de métier : obtenir le meilleur prix d’achat au domaine.
Pour un bon vigneron (comme beaucoup de créateurs), le linéaire d’un supermarché est le dernier endroit où il désire voir le fruit de son travail.
De même, il est possible de s’installer caviste ou monter un site de vente en ligne sans rien y connaître. J’en connais….
Le sommet étant le fondateur danois de VIVINO qui se vantait de ne pas boire de vin … avant de se faire virer lors de la dernière levée de fond.
Cela ne veut pas dire que tous les cavistes sont mauvais, il y a aussi des passionnés et il y a quelques connaisseurs en GD. Mais pour beaucoup, il s’agit d’un business comme un autre.
Pour ma part, je considère le vin comme une boisson noble et je place les grands vins au niveau d’une œuvre d’art.
Partager une bonne bouteille procure une émotion et laisse un souvenir inoubliable, comparable à une belle exposition, un grand film ou un concert.
Il ne me restait plus qu’à franchir le pas, quitter mon poste de manager de l’innovation dans les Telecoms et me consacrer à (et vivre de) ma passion, créer BEAUGRAND VINS, avec la ferme intention de bousculer les mauvaises habitudes et les mauvaises pratiques.
Beaugrand Vins propose à un cercle d’amateurs restreint la possibilité de participer à des commandes groupées des meilleurs vins que je découvre (plus de 3000 / an), sans point de vente physique.
Je produis et diffuse sur les canaux digitaux (linkedin, Facebook, newsletter) des contenus originaux éducatifs et des présentations des vignerons et des vins proposés.
J’organise des dégustations de prestige de vins souvent inaccessibles, de découverte de régions encore méconnues ou encore des cours d’oenologie pour former les débutants.
Les 7 points qui changent tout
1. Acheter ses vins :
A la différence de la majorité des marchands, je suis avant tout un acheteur un peu compulsif et exigeant pour ma propre cave.
J’ai développé depuis une trentaine d’années une véritable stratégie pour me fournir à titre personnel et un sens aigu du prix d’une bonne bouteille.
Je ne recommande aux cercle Beaugrand Vins que les vins que je désire pour ma propre cave et dont le prix est compétitif par rapport à la qualité et à l’appellation, sinon je passe mon chemin.
Que je sois mon propre client n’est il pas une garantie sur la qualité des vins et leur rapport prix : plaisir ?
2. Déguster à l’aveugle :
Je pratique le plus souvent, la dégustation à l’aveugle pour ma sélection.
L’univers du vin est très codifié, avec une hiérarchie que l’on voudrait nous faire croire immuable et indiscutable.
La pratique de la dégustation à l’aveugle (sans connaître le vin que l’on goûte) m’a appris qu’il n’en est rien, qu’un cru classé peut être moins bon qu’un vin sans grade, qu’un vin très cher peut être bien moins émouvant qu’un vin à 20€.
Sans la dégustation à l’aveugle je serais passé à côté de grands vins.
J’ai participé pendant plus de 10 ans aux championnats de France de dégustation à l’aveugle et j’ai même organisé en 2005, un master de dégustation réunissant les 12 meilleures équipes françaises.
La dégustation à l’aveugle est la base d’un avis objectif sans a priori.
Peu de critiques ou d’influenceurs s’y risquent de peur de se tromper.
Parker ne dégustait sans doute pas à l’aveugle.
Comment rester objectif lorsque vous avez devant vous un Pomerol très cher et de grande renommée moins bon qu’un côte de Castillon ?
Comment se fier à son palais quand on connait leurs prix (plus de 200€ pour le premier, 25€ pour le second).
La sentence de la dégustation à l’aveugle est terrible, surtout lorsque vous reproduisez la même dégustation à plusieurs reprises avec le même résultat.
La finalité d’un bon vin, n’est-il pas le plaisir qu’il procure, le prix n’est-il pas secondaire ?
3. Goûter en groupe
Je pratique régulièrement la dégustation en groupe, avec d’autres dégustateurs (experts ou néophytes) pour étalonner mon jugement et ne pas m’enfermer dans des certitudes.
Il m’a fallu 10 ans pour bien comprendre les grands champagnes et sans l’aide des quelques autres grands connaisseurs je n’aurais sans doute jamais percé le secret de ces grands vins. Ecouter, partager, échanger et fuir l’égo.
C’est une source de moments de convivialité uniques
4. Être constamment sur le terrain :
Je passe beaucoup de temps dans les vignes et dans les chais avec les vignerons pour échanger et comprendre leur savoir-faire.
Peu de professionnels peuvent séjourner et prospecter dans le vignoble. Les cavistes et sommeliers, sédentaires, sont astreints à des horaires d’ouverture de magasin ou de restaurant.
Être un globe-trotter du vignoble me permet goûter beaucoup de vins (plus de 3000 par an) et de détecter les meilleurs vins et vignerons à la source et de créer des liens privilégiés.
Dans certaines régions, les vignerons sont très sollicités et cèdent étonnement facilement leurs vins aux importateurs étrangers qui ont bien compris qu’il faut être sur le terrain pour avoir accès aux meilleurs. Ce sont eux mes principaux concurrents.
D’où mon choix de ne pas avoir de point de vente physique.
5. Produire et diffuser des contenus originaux
Je produis et diffuse des contenus originaux sur les vins, les domaines que je recommande, ainsi que des conseils de consommation. J’aime promouvoir les vins de régions méconnues, faire voyager mes lecteurs…
Passant beaucoup de temps avec les amateurs, je note leurs questions les plus fréquentes et j’y réponds dans ma newsletter ou sur mes réseaux sociaux.
Bien qu’il m’arrive de relayer des articles produits par d’autres que je considère de qualité, je pense qu’il y a trop de copié / collé dans les medias et canaux de vente de vins qui nuisent à la bonne compréhension de son univers.
6. Enseigner, partager et faire découvrir:
J’ai animé plusieurs clubs de dégustation pendant 20 ans et présenté en dégustation pratiquement tout ce qui se faisait de bon en France et à l’étranger, toujours à l’aveugle, afin d’aider les participants à se fier à leur palais et à se construire leur propre hiérarchie. On s’aperçoit au fil des rencontres que tous les fous de vin qui pratiquent ainsi convergent vers les mêmes vins et les mêmes domaines.
Je continue à travers l’académie Beaugrand Vins à organiser des dégustations de prestige, découvertes ou des cours d’œnologie.
Ma carrière précédente d’ingénieur me pousse à utiliser tous les moyens du digital pour communiquer, éduquer et conseiller.
7. Faire partie de l’équipe des dégustateurs Bettane et Desseauve:
Rejoindre le groupe des 12 dégustateurs du guide Bettane et Desseauve, il y a 5 ans fut un tremplin fantastique, prendre la succession de Michel Bettane dans le sud-ouest, une responsabilité énorme, il n’était plus question de cocher quelques vins pour mes voisins, mais d’évaluer et noter l’ensemble de la production d’une région fantastique, avec des milliers de lecteurs amateurs et professionnels à la clef qui se fieraient à mon jugement au moment de faire leur choix.
Ce groupe de dégustateurs, en toute modestie, est probablement le sommet de l’expertise vin en France et dans le monde.
Un groupe d’experts coaché par Michel Bettane (la référence depuis bientôt 40 ans) dont la seule mission est de goûter, goûter… et cartographier ce qui se fait de mieux dans le vignoble.
Faire partie de cette équipe me donne accès à toute l’information, aux domaines émergeants avant tout le monde.
Le groupe se challenge en permanence et permet à chaque membre de progresser malgré les dizaines de milliers de vins goûtés par chacun (plus de 50.000 / an).
Ne s’intéresser qu’aux meilleurs.
Certains vignerons, innovants, visionnaires, sensibles, sont très en avance sur leurs voisins.
Ils ont développé des pratiques et techniques et ont une sensibilité à la nature et au climat qui leur donne une avance sur les autres.
Produire un grand vin n’est pas un hasard mais le résultat d’une succession d’opérations et de choix à la vigne et dans les chais, il faut composer avec la nature, la comprendre. C’est un des fondements les plus passionnants du métier. Il faut aller sur place pour comprendre tout cela.
Comme partout, il y a les bons et les autres.
Certains font du vin parce qu’ils ont repris l’exploitation familiale sans remettre en question les pratiques de leur parents.
D’autres par vision et souvent par ambition ne visent que l’excellence.
Le monde du vin n’est pas différent de la médecine, l’art ou l’industrie, certains spécialistes sont plébiscités, certains artistes ou patrons adulés.
Le grand vigneron possède une intelligence paysanne, une sensibilité à la nature, une vision du grand vin que les autres n’ont pas.
J’ai appris à détecter et je recherche ces profils.
La sélection Beaugrand Vins
La sélection est volontairement limitée et éclectique. Je propose beaucoup moins de vins que la plupart des sites, cavistes ou linéaires de GD.
Un caviste ou un linéaire de grande surface compte des centaines de références.
Disons 600 pour faire simple, toutes les régions, tous les prix. Je serais bien incapable après 5 ans d’exercice de proposer une telle gamme avec le niveau de sélection que je me suis fixé (souvenez-vous, j’achète ces vins pour ma propre cave).
Je goûte pourtant beaucoup plus de vins que ces marchands. Vous imaginez bien que l’ensemble de la gamme de ces réseaux de distribution n’est pas homogène.
La gamme du cercle compte aujourd’hui une vingtaine de vignerons et une cinquantaine de vins, elle croît au rythme de mes coups de cœur. Toutes les régions ne sont pas représentées, car je n’ai pas encore trouvé partout le domaine et le prix qui collent avec mes exigences.
Aucun dogme, uniquement de l’émotion, quels que soient la région et le pays de production.
Une appétence pour les vins issus d’une viticulture propre sans chimie ni pesticide, pour les vignerons qui composent avec la nature plus qu’ils ne la corrigent.
Où la pâte de l’homme reste discrète, pour laisser le terroir s’exprimer. C’est la source des vins les plus originaux et spectaculaires.
Tous les goûts sont dans la nature, mais le grand vin est le plus souvent compréhensible par tous, du néophyte à l’expert, le grand vigneron est un artiste.
Enfin, j’ai mis en place une boutique en ligne réservée aux membres qui reçoivent mes newsletterS et un système de retrait flexible ou de livraison par transporteur spécialisé dans le vin.
Suivre mes recommandations, c’est acquérir des bouteilles produites par les meilleurs vignerons, sélectionnées pour leurs qualités et leur prix, parmi des milliers goûtées.
L’émotion qu’elle provoque chez celui qui l’ouvre est ma priorité.
Pour recevoir la newsletter du cercle Beaugrand Vins, les demandes d’inscription se font sur mon site www.beaugrandvins.com