Champagne stratégie
Comment faire le tri entre le bon et le marketing ?
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Dans cette article, je vous donne quelques conseils pour faire le tri entre le bon et le marketing et comment profiter pleinement d’une bonne bouteille de champagne.
Le champagne est un vin prestigieux, renommé et cher, avec une dimension festive comme aucun autre vin.
Les grands champagnes sont aussi émouvants que les grands bourgognes blancs et ils commencent systématiquement mes repas TGV (Très Grands Vins).
Pour se régaler, il faut avoir une bonne stratégie d’achat et respecter quelques règles de service.
Qu’est ce que l’on boit ? Qu’est ce que l’on achète ?
On trouve des champagnes à 15€, mais la qualité n’est jamais au rendez-vous à ce prix.
La fourchette de prix s’étale de 15€ à plus de 1.000€
Le marché est partagé entre les grandes maisons célèbres que l’on trouve pratiquement partout, de la supérette du coin aux Duty free du monde entier, quelques caves coopératives et des vignerons indépendants (qui ne livrent pas leurs raisins aux grandes maisons et produisent leur propre champagne).
Comme pour Bordeaux, la Bourgogne et le Rhône, autres régions aux vins chers, il faut une bonne stratégie et un peu de conseil pour boire bon.
La bonne stratégie en fonction du prix :
15–25€ : pas simple. De temps en temps quelques trucs sympas chez de petits producteurs consciencieux, mais très confidentiels (merci Luc pour m’avoir challengé sur cette fourchette de prix, je continue de chercher la perle rare à moins de 20€)…mais il vaut mieux acheter un Montlouis de la Taille au Loup, un Crémant du Domaine de la Noblaie.
25–50€ : la catégorie, la plus intéressante.
Personnellement, je fais l’impasse sur les Bruts / Brut réserve ou autres Bruts sans année des maisons célébres, à l’exception peut être du spécial cuvée de Bollinger ou Jacquesson 7XX.
La qualité d’un vin dépend avant tout de la qualité des raisins et il est très difficile de produire des millions de bouteilles, comme c’est le cas sur les entrées de gamme des grandes maisons, en achetant des raisins de qualité suffisante pour un tel volume.
De nombreux consommateurs s’obstinent à acheter ces marques pour se rassurer, ils pensent qu’elles sont connues et ne peuvent donc pas être mauvaises. Leurs convives ne leur reprocheront pas un vin moyen puisqu’il s’agit de marques renommées et d’un certain prix. Le contenu de la bouteille est finalement assez peu important.
Toutefois, dans cette gamme de prix, il est possible de trouver de très bons champagnes chez une cinquantaine de producteurs.
Réalisés à partir de leurs propres vignes, issus des plus beaux terroirs qui servent à produire les cuvées prestigieuses des meilleures maisons, avec un vrai savoir-faire et un équipement de pointe. Surtout des vins moins valorisés en prix.
Pour en citer quelques-uns, Pierre Montcuit, Dehours, Chartogne-Taillet, Ulysse Colin, JL Vergnon, Pierre Gimonnet, Lancelot-Pienne, Francis Boulard, Lahaye, Larmandier-Bernier, Pierre Peters, Vilmart … (liste non exhaustive)
Essayer les champagnes de cette catégorie, c’est découvrir la magie de la Champagne, des vins de terroir, réalisés avec un vrai savoir-faire et un art de l’assemblage des millésimes et des terroirs uniques.
C’est ici que l’on trouve les bons rapports qualité / prix /plaisir.
50–100€ : pas simple il y a un petit trou, quelques cuvées d’Egly-Ouriet peut-être.
Plus de 100€ : les grandes cuvées des maisons, comme Don Pérignon, Krug, la grande année ou le RD de Bollinger, le comte de champagne de Taittinger, la grande dame de Veuve Cliquot, les millésimés de Billecart-Salmon, le Clos de Goisse de Philipponnat, Sir Winston de Pol Roger, Salon …et les grandes cuvées d’Egly-Ouriet et Sélosse … (liste pas totalement exhaustive).
10 points importants à avoir en tête : où, quand, comment
1. Le champagne remplit totalement son rôle de vin d’apéritif, sa fraîcheur fait saliver, ouvrant ainsi l’appétit.
2. Ne pas servir un bon champagne en sortie de frigo. Comme pour un grand bourgogne blanc, la bonne température est voisine de 10 degrés, elle permet de profiter pleinement des qualités d’une belle bouteille. Si le champagne est moyen, le froid cachera un peu la misère.
3. On peut faire un repas au champagne au moins jusqu’au fromage. Pas de champagne au dessert, surtout après un repas copieux. Il y a d’autres vins à ouvrir en fin de repas..
4. Le champagne craint la lumière, on prendra soin de ne pas acheter des bouteilles qui ont séjourné à la lumière, dans un linéaire de la grande distribution par exemple.
5. L’amateur exigeant peut faire son marché dans une belle sélection de vins entre 30 et 50€.
6. Tout le monde peut faire la différence entre un très bon champagne et un vin moyen qui n’a de champagne que le nom. Il suffit de déguster les bonnes bouteilles pour ce rendre compte que le très bon est très accéssible à tous les palais.
7. Il existe de bons vins pétillants hors champagne, même à l’étranger. Une bonne méthode champenoise sera toujours meilleure qu’un mauvais champagne … même si rien n’égale encore les meilleures cuvées des bons producteurs ou les grandes cuvées des maisons.
8. Le magnum sublime le champagne.
9. Le champagne vieillit très bien. En particulier les millésimés. Les meilleurs 2002 et 2004 se goûtent actuellement très bien, les meilleurs 2008 et 2012 sont encore à attendre.
10. De même, les champagnes non millésimés gagnent à être conservés 12 à 18 mois avant d’être consommés, après leur commercialisation.